Actu décodée : L'immersive learning - Juillet 2025
- L'équipe HumanXperience
- 6 juil.
- 3 min de lecture

Les budgets formation augmentent en 2025 — +6 % par rapport à 2023 selon Centre Inffo — mais les PowerPoint, eux, continuent d’endormir les équipes. 63 % des collaborateurs estiment que les formats de formation traditionnels ne permettent pas d'appliquer rapidement ce qu'ils ont appris (LinkedIn Learning Report 2024).
Et pourtant, ce qu’attendent les apprenants aujourd’hui, c’est :
Des soft skills activées, pas listées
De l’action, pas des cases à cocher
De la transformation vécue, pas enseignée à distance
C’est là que l’immersive learning explose : mise en situation, jeu de rôle, simulation de crise, retour réflexif. Ce n’est pas de la fiction, c’est une expérience émotionnelle forte qui ancre l’apprentissage en profondeur. Une étude de l’Université d’État de l’Ohio (2022) révèle un taux de rétention de 80 % après une formation immersive, contre 20 % pour un apprentissage théorique classique.
"Spoiler : le cerveau n’apprend pas en lisant, il apprend en réagissant "

Entre théâtre comportemental, jeu sérieux et réalité de terrain
Loin des casques VR coûteux, de nombreuses structures optent pour de l’immersif narratif en présentiel. Le principe : une mise en tension maîtrisée, un scénario crédible, des décisions à prendre, des émotions à gérer… et un retour réflexif immédiat. D’après Training Industry Report 2023, les formats en simulation immersive enregistrent +42 % d’engagement des apprenants par rapport à des modules e-learning ou classes inversées.
C’est toute la différence entre “expliquer le stress en réunion”... et vivre une prise de décision critique sous pression, face à un compte à rebours ou un client fictif difficile.
Ce qui marque la mémoire, c’est l’émotion, la surprise, la responsabilité. Les neurosciences l’ont prouvé depuis les travaux de Damasio, puis reconfirmés par l’Inserm (2021) : une activation émotionnelle forte triple le taux de mémorisation d’une information. C’est pourquoi des formats comme la simulation de gestion de crise, les jeux de rôles sur la QVCT, ou les missions d’équipe “fictives mais crédibles” deviennent de puissants leviers de transformation. L’émotion donne de l’ancrage. Et l’ancrage, c’est ce qui permet la réutilisation en contexte réel.

"On ne forme plus pour transmettre. On forme pour transformer."
De l'adrénaline au livret de compétences
Un bon apprentissage immersif ne s’arrête pas au jeu. Il est suivi par un debrief structuré, une lecture comportementale (type DISC ou autre), une transposition au terrain, voire un livret d’engagement personnel.
C’est là qu’on passe de “j’ai kiffé” à “j’ai compris pourquoi je réagis comme ça, et ce que je veux faire évoluer”. Selon le Baromètre de la Formation 2024 de l’IFCAM, 57 % des entreprises ayant testé un format immersif hybride (jeu + atelier) ont observé une amélioration significative de la posture de leurs équipes dans les 3 mois. L’immersive learning n’est plus une “expérimentation RH”, c’est un levier stratégique de transformation des équipes, plébiscité par les apprenants eux-mêmes.
Dans le rapport EdTech France 2024, 80 % des DRH interrogés déclarent vouloir intégrer au moins un format immersif dans leur plan de formation annuel. Et la tendance va au-delà de la formation : onboardings immersifs, événements QVCT scénarisés, recrutement expérientiel, serious game à distance… Tout converge vers des formats impliquants, incarnés et mesurables.
Pour aller plus loin :
Livre : "The Art of Game-Based Learning" – Karl Kapp
Étude : “Emotions, Learning and the Brain” – Mary Helen Immordino-Yang